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  Résumé : Etablir un constat est un acte médical fréquent, presque quotidien 
  dans certaines spécialités. Or, son importance n'est pas toujours bien comprise 
  et il n'est pas rare que les constats délivrés pèchent soit par imprécision 
  soit, à l'inverse, par excès, ce qui peut les dévaloriser non seulement sur 
  le plan médical mais aussi psychologique, social, juridique et économique. Les 
  auteurs se proposent de rappeler les éléments clés de la rédaction du constat 
  médical et de discuter des effets qu'il peut entraîner parfois à long terme. 
  Le constat médical est un certificat qui doit attester des faits. Il s'agit 
  pour le médecin d'y décrire des éléments médicaux objectifs et d'indiquer, le 
  cas échéant, le caractère non objectif de certains éléments qu'il juge utile 
  de mentionner (par exemple, le récit des circonstances d'un traumatisme tel 
  qu'il est rapporté par la victime). Le constat médical appartient au patient 
  qui le demande et doit lui être remis en mains propres. Les motivations du patient 
  peuvent être très diverses ; le plus souvent, il s'agit d'étayer un dossier 
  pour la Justice ou pour une compagnie d'assurances mais aussi pour un employeur, 
  l'armée, une institution. Pour le médecin qui est sollicité dans le cadre d'une 
  relation thérapeutique, la tentation est parfois grande d'établir un constat 
  favorable au patient. Cependant, pour ne pas être suspect quant à sa validité, 
  le constat doit répondre à des exigences précises. Celles-ci seront présentées, 
  ainsi que les pièges à éviter et les éléments à ne pas omettre.
La rédaction objective et précise du constat médical constitue un acte thérapeutique (qui reconnaît la souffrance du patient) et un acte à portée juridique (qui lui reconnaît ou non sa qualité de victime). Elle peut être la pierre angulaire d'une prise en charge optimale et diversifiée des victimes de violence.