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  Résumé :
  La maltraitance des personnes âgées est encore largement sous-estimée. Elle 
  toucherait 3 à 6 % de la population âgée. Si l'exploitation financière et la 
  violence psychologique en sont les formes les plus fréquentes, la négligence 
  par défaut de soins adéquats et la violence physique peuvent être particulièrement 
  graves. A côté de la maltraitance conjugale ou familiale, on met de plus en 
  plus souvent en évidence la maltraitance institutionnelle. La complexité de 
  la maltraitance, la difficulté d'établir les faits et d'intervenir de manière 
  efficace en rendent l'approche particulièrement délicate, notamment dans le 
  contexte domiciliaire caractérisé par l'isolement social et la pauvreté du réseau 
  informel et formel. La majorité des victimes sont des femmes âgées présentant 
  des troubles cognitifs et de comportement, et une dépendance physique. L'abuseur, 
  qui peut être de sexe féminin, est fréquemment âgé, vit avec la victime et s'occupe 
  d'elle depuis longtemps, sans soutien adéquat, et en dépend financièrement. 
  Les facteurs de stress tels que les problèmes de santé ou la dépendance à l'alcool 
  ou la toxicomanie agissent comme des facteurs déclenchants. La loi du silence, 
  par peur des représailles ou par peur de perdre le seul lien qui reste, doit 
  être abandonnée, et le couple abuseur-victime est à considérer comme un tout 
  dans son contexte relationnel, affectif et social de vie, tout en donnant la 
  priorité à la santé et la sécurité de la victime. Le dépistage dans la communauté 
  et en institution, la formation des professionnels et leur mise en réseau devraient 
  constituer la base d'une prévention efficace.